En finir avec la défiance systématique à l’égard d’autrui, l’ironie pathétique, le second degré branché, les poses rebelles adulescentes, les prétentions artistiques, et le second degré bidon qui nous placerait au-dessus de tout. Réfléchir, détourner, pirater, sampler, affûter son sens de l’analyse, retourner la balle à l’envoyeur, aiguiser son regard, canaliser sa rage, apprendre à ne plus prendre les vessies pour des lanternes, résister, se mettre en danger, faire face, relever la tête, répliquer, lutter, se battre.





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samedi 27 février 2010

Invitation à rejoindr le projet "Moi je ne suis pas comme ces vieux ouvriers avec leur bleu de travail, leur syndicat et leur pastis"

Un participant d'atelier d'écriture travaillant depuis longtemps dans un gros garage industriel est venu trouver Terrenoire en nous disant : « j'ai une idée de livre qui restituerait la parole de gens issus de la classe populaire (comme je le suis), mais qui n'ont plus de sentiment d'appartenance sociale. Souvent, ceux que je croise dans mon métier n'ont pas de vocation, ne sont pas syndiqués. Ils n'abordent pas le métier de la même façon que les anciens mécaniciens que j'ai connu, qui avaient une certaine fierté collective, ils avaient une vie difficile mais ils avaient une certaine forme de conscience collective. Ceux que je croise n'ont plus cette conscience. Je pense que ce serait intéressant de restituer ce constat. »

Ce projet s'inscrit dans le fil de livres que nous avons publiés, comme « Etre pauvre », recueil collectif de paroles sur « ce que ça fait d'être pauvre. »

Afin d'obtenir une unité dans le texte, nous sommes parti, pour l'écriture des textes, de la consigne de devoir commencer chaque texte par « Moi, je... »

Il s’agira à la fois de transcrire des paroles entendues au cours de sa trajectoire professionnelle (intérim, jobs, missions dans d'autres milieux professionnels, discussions de café...) et familiale, ET de noter son propre ressenti vis à vis de l’absence de conscience collective.

Le « Moi, je » que nous vous invitons à écrire sera donc multiple : il s’agit de ce que l’on à pu dire/penser, de ce que l’on a entendu, qui nous a marqué, choqué, fait prendre conscience...

Une fois les textes réunis, nous procéderons à un travail de montage (écrire des textes brefs facilitera le travail de montage), puis d'édition.

Le livre sera collectif et non signé, il sera publié et diffusé dans un petit réseau de librairies indépendantes.

Voici les thématiques autour de la perte du collectif que nous avons listé :

1. Buts dans la vie

2. Histoire professionnelle (personnelle et familiale)

3. Rapport aux autres, nouveaux réseaux

4. Identité culturelle

5. Nouvelles valeurs et codes sociaux, développement de la liberté individuelle

6. Intériorisation de la guerre économique

7. Fascination pour les classes dominantes

8. Fin de la classe ouvrière, société de services

9. Rapport au politique

Si ce projet vous parle, faites le circuler autour de vous, lancez vous, tappez quelques lignes, quelques pages, envoyez les nous d’ici le 15 mars 2010 à : contact@editionsterrenoire.com

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